Bibliothèque Françoise-Bédard

Le projet vise à renforcer la nature publique de l'institution, de la doter d'un espace civique extérieur et de la rendre accessible à tous, tout en mettant en valeur le bâtiment patrimonial

Bibliothèque Françoise-Bédard 1 / 4 informations

Projet
Proposition finaliste pour l'agrandissement et la rénovation de la bibliothèque Françoise-Bédard
Année
2019

_une bibliothèque démocratique ouverte sur la rue

En proposant un agrandissement à l’ouest de l’immeuble existant, en retrait du bâtiment patrimonial, on offre à la bibliothèque une nouvelle entrée de plain-pied et un parvis généreux ouvert à tous en pente douce du trottoir jusqu’à celle-ci. L’agrandissement d’un étage dégagé de l’immeuble patrimonial met celui-ci en valeur en l’embrassant sans y intervenir et crée dans l’interstice un parvis public autant pour la bibliothèque que pour le théâtre de la Goélette. La nouvelle entrée de la bibliothèque se présente aujourd’hui à l’endroit où, jadis, on entrait entre les deux parties du couvent. Ce nouvel accès contraste avec l’ancienne entrée, dorénavant réservée à la salle de spectacle, surélevée de la rue et accessible uniquement par un long escalier à palier ou un ascenseur donnant sur le stationnement un étage plus bas. La nouvelle bibliothèque s’affirme maintenant clairement en s’ouvrant sur la rue : c’est une véritable bibliothèque démocratique.

_une implantation qui renforce la vie urbaine

L’implantation de l’agrandissement renforce le réseau des espaces publics existants. Le circuit piéton existant qui relie le parvis de l’Église à la rue de L’Hôtel-de-ville, est maintenu et renforcé, et devient une véritable promenade urbaine en passant par le nouveau parvis de la bibliothèque. Le dénivelé de terrain vers l’arrière du site de la bibliothèque permet d’implanter une descente/passage en forme d’agora entre la nouvelle partie et le bâtiment patrimonial et de donner un accès extérieur au parc situé au sud de l’immeuble existant. La descente passe sous l’agrandissement qui se replie en « L » en continuité avec l’agrandissement de 1982. Le théâtre public La Goélette, quant à lui, est cadré par la nouvelle partie qui épouse le tracé de son chemin d’entrée lequel communique de façon fluide avec le nouveau parvis.

_une volumétrie contemporaine qui dialogue avec le patrimoine bâti

Le nouvel agrandissement prend la forme d’une grande toiture métallique argentée qui se replie vers le sol et vers l’arrière pour envelopper l’agrandissement construit en 1982. La volumétrie rappelle le toit mansardé de l’ancien couvent, et sa matérialité, celle typique de chacun des bâtiments de cet ensemble patrimonial (église, presbytère et ancien couvent). Le revêtement extérieur de la toiture et des murs est un panneau profilé d’aluminium anodisé clair de facture contemporaine. De grandes baies vitrées percent une grande partie de ce revêtement sur la façade arrière qui remplace le parement de brique de l’agrandissement de 1982. Le nouveau volume, lui aussi largement fenestré, rend visible l’intérieur de la bibliothèque depuis l’espace public. L’ensemble patrimonial est appréciable à partir de l’intérieur de la nouvelle partie.

_une nouvelle organisation pour une bibliothèque contemporaine

La nouvelle partie par laquelle on accède à la bibliothèque abrite le hall, le comptoir de services, le vestiaire (avec wc) et une partie de l’aire d’accueil, dans des espaces ouverts et lumineux, propres à la bibliothèque contemporaine. L’aire d’accueil se prolonge de façon fluide dans l’agrandissement de 1982. La nouvelle partie loge également les espaces réservés aux enfants (pré-scolaire et scolaire). Ludique et habitée par les enfants, cette partie de la bibliothèque complètement transparente, anime le parvis et la rue et incite la jeune public à entrer dans la bibliothèque, devenant une réelle vitrine pour cet équipement public.

L’agrandissement de 1982, dans la prolongation de la nouvelle partie, est un espace hybride qui accueille les espaces d’accueil mais aussi une partie des espaces pour adultes. Les gens peuvent s’y asseoir dans des fauteuils près de la nouvelle grande paroi vitrée et avoir une vue sur le parc derrière. Les présentoirs à journaux et périodiques se retrouvent dans cette zone qui devient un véritable tiers lieu. Tout au fond, l’espace d’animation en gradins descend vers l’étage en-dessous, créant un lien visuel et physique fluide avec l’espace réservé aux adolescents qui s’y trouve.

Du rez-de-chaussée, on accède à l’intérieur du bâtiment patrimonial par l’ouverture centrale élargie et marquée par un cadre en acier contemporain. En entrant, on découvre au centre de l’espace un nouvel escalier architectural qui monte vers la mezzanine agrandie, à l’intérieur d’une grande ouverture carrée. L’espace du rez-de-chaussée est complètement dégagé et permet d’apprécier les façades de l’intérieur et la symétrie du bâtiment. Les wc sont déplacés le long de la façade ouest où on retrouve aussi la pièce qui reçoit la chute à livres accessible du parvis. Le rez-de-chaussée est dédié principalement au rayonnage des adultes.

À l’étage, l’agrandissement de la mezzanine permet maintenant l’accès aux ouvertures existantes de la façade arrière et de faire profiter aux citoyens de la vue sur le paysage proche et lointain. Ces aires sont dédiées à la lecture. Une terrasse est aménagée tout le long de la façade à ce niveau sur une partie de la toiture existante (1982), et est délimitée par la nouvelle toiture métallique qui y remonte dans laquelle des conduits de ventilation isolés sont dissimulés pour alimenter l’espace du rez-de-chaussée.

Le grand escalier central permet également d’accéder au niveau bas où on retrouve l’espace dédié aux adolescents. Une grande paroi de verre sépare l’espace d’animation en gradins de celui des adolescents tout en les mettant en contact visuellement. Les ouvertures existantes du mur extérieur à ce niveau sont agrandies pour apporter plus de lumière naturelle et une autre est ajoutée du côté du passage piéton qui passe sous le bâtiment.

_une matérialité intérieure chaleureuse et locale

Le lambris de tremble blanchi (une essence locale transformée dans la région du Témiscouata) qui revêt les plafonds et les murs du nouvel agrandissement et du précédent, intègre ceux-ci dans une continuité d’espace chaleureux et lumineux. Le lambris au plafond, est installé avec un interstice entre les planches devant un isolant acoustique qui assure une ambiance feutrée dans un grand espace ouvert. Les plafonds et murs des espaces du bâtiment patrimonial sont peints en blanc pour assurer une plus grande luminosité, et mettre en valeur le nouvel escalier architectural qui traverse tous les niveaux.

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