Le projet est le recyclage d’une fonderie désaffectée en centre de diffusion de l’art contemporain. Construit en 1918, l’édifice était abandonné depuis une dizaine d’années quand Quartier éphémère, un organisme sans lieu permanent, met en branle sa transformation pour en faire son lieu principal d’activités et insuffler du même coup au quartier, en déclin depuis la sa désindustrialisation, une nouvelle vocation culturelle.
L’édifice, construit tout en béton et en brique, témoigne de l’activité industrielle de l’époque. Ses grands volumes lumineux percés par de larges fenêtres, ainsi que sa matérialité brute, captent l’intérêt du centre d’art.
L’intervention architecturale est simple mais forte avec un budget minimal – plus du tiers du budget étant alloué à la réfection structurale. Le programme de l’organisme se précise et se distribue dans le bâtiment en fonction de la morphologie originale des lieux. Redéfinis par des plans simples qui mettent en valeur les structures existantes, les volumes de la Fonderie Darling accueillent, sans être dénaturés, le programme de Quartier éphémère : des espaces de diffusion, des bureaux et un restaurant.
L’entrée principale se fait maintenant sur la rue Ottawa. Deux baies structurales on été découpées pour y encastrer une entrée couverte. On arrive dans un volume bas sous la mezzanine existante sur laquelle ont été installés les bureaux de l’organisme. Le hall d’entrée permet l’accès à deux espaces de diffusion très différents qui ont été modelés dans les lieux originaux de la Fonderie. Une galerie classique sans fenêtres est installée sous la mezzanine, tout au fond, et le grand hall central donne naissance à une salle multifonctionnelle, propre à la morphologie du lieu, qui accueille des oeuvres à grand déploiement, des installations, des performances et des événements.
Malgré sa nouvelle fonction, le grand hall a conservé sa luminosité originale. Toutes les fenêtres en bois de l’édifice ont été remplacées par de nouvelles en acier, et les verres clairs par des verres givrés qui diffusent maintenant la lumière vers l’intérieur de l’espace. Des stores mécanisés permettent l’obturation les fenêtres pour faire le noir selon le type d’expositions ou d’événements qu’accueille la salle. Le four de la fonderie, ouvert sur le volume central, est mis en valeur à chaque niveau jusqu’au toit, où il devient, avec son conduit de filtration qui y serpente, le signal du centre. Le volume central est ventilé de façon naturelle par des ouvrants qui sont mécanisés en partie haute dans la claire-voie. De nouvelles dalles de béton avec chauffage radiant intégré ont été coulées pour rétablir le niveau des planchers tout en assurant le chauffage principal de l’édifice. Un restaurant, Le Serpent, a nouvellement été réaménagé dans l’espace adjacent au grand volume central le long de la rue Prince.